meteoboy a écrit:
Bonjour,
Je vous écris avec beaucoup de retard. J'ai eu récemment des problèmes
d'accès à internet, qui m'ont empêché d'être présent. Ceci dit, je
permets donc, si la question est toujours d'actualité bien sûr (
),
de vous répondre. Axou, a déjà répondu , mais je vous propose une
explication qui va bien évidemment dans le même sens , en espérant que
le phénomène soit compris.
L'inversion est un phénomène assez complexe à comprendre, (tout
dépend de votre niveau en météo), je vais donc essayer de vous
expliquer tout cela de la manière la plus simple possible, sans trop
rentrer dans un aspect très technique.
En météorologie, on considère une inversion, comme une barrière
invisible faisant obstacle à tous nuages qui oseraient se développer
verticalement à partir d'une altitude précise. Cette altitude se situe
en général autour de 2000/2500 mètres.
A quoi est donc dû cette inversion? Tout d'abord, il faut se demander pourquoi le mot « inversion » ?
En fait, on le sait tous, la température chutte quand on prend de
l'altitude. Elle chutte en fonction d'un taux précis. A partir de cette
couche, la situation s'inverse (d'où son nom), la température arrête de
chutter, et il y a même parfois une hausse ( cas de couche d'inversion
très tenace).
[regarder les valeurs de température entre la Plaine des Cafres et le Pas de bellecombe. C'est ce dernier lieu, malgré son altitude plus élevé qui a la température la plus importante. Le Pas de bellecombe se situe dans la couche d'inversion]
A la Réunion, ce phénomène est naturellement présent du fait de la présence du haut relief. En voici plusieurs raisons :
> Le soleil, réchauffant ainsi les régions de haute montagne, des différences de températures peuvent apparaître entre les hautes pentes et les sommets et perturber justemment cette chutte progressive des températures en fonction de l'altitude.
> Le fait d'être un minuscule galet dans l'océan où règne les alizés (d'Est à Sud-Est), renforce la présence de cette couche. En effet, les alizés d'Est à Sud-Est amenant généralement de l'air un peu frais en surface, l'air chaud généré par l'échauffement du sol en journée est repoussé à cette altitude (2000/3000m), là où l'alizé ne souffle presque plus !
> Enfin, en hiver, le passage d'un front froid, renforce nettement cette inversion, car tout l'air aussi bien en surface qu'en montagne est soulevé, par cette arrivée d'air nettement plus froid. Cet air froid qui justemment va rester en surface et entretenir la couche d'inversion.
[Cas de couche d'inversion, donnant des nuages très étalés en couche. Ici, l'inversion est très tenace.]
La présence d'une couche d'inversion est un gage de stabilité de l'air. C'est à dire, que quand elle est présente, on sait (surtout si elle est tenace) que les nuages n'ont que peu de chances de se développer au delà de cette altitude. Les nuages à fort développement vertical tel que les cumulus congestus ou cumulonimbus (nuages d'orages) ont donc peu de chances d'être présents
[Cas d'un cumulus congestus, couche d'inversion absente]
Voilà j'attends votre réponse, n'hésitez pas à poser des questions surtout si vous n'avez pas compris. Wink
_________________